Les Gardiens de Sîn
Le Forum est actuellement fermé, en attendant la diffusion du Webtoons.
Le discord quand à lui est toujours ouvert pour les curieux !

MAJ 12/03/2022

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Les Gardiens de Sîn
Le Forum est actuellement fermé, en attendant la diffusion du Webtoons.
Le discord quand à lui est toujours ouvert pour les curieux !

MAJ 12/03/2022
-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

Partez, petits êtres, rejoindre des cieux où vos jeux demeureront innocents. - RP Solo

Aller en bas

Partez, petits êtres, rejoindre des cieux où vos jeux demeureront innocents. - RP Solo Empty Partez, petits êtres, rejoindre des cieux où vos jeux demeureront innocents. - RP Solo

Message par Hishika Miyatii Mar 21 Jan - 23:41

Une bourrasque, puis une seconde, aussitôt suivie par une myriade d'autres plus fortes les unes que les autres. Bientôt, la neige tomberait, recouvrant le peu de partielles cultivables encore utilisables en cette saison. Le vent était froid, glacial même, à donner des frissons au plus touffu des pelages. Chaque chose était si différente, les maisons semblaient avoir vieillies, les routes semblaient avoir croisées le chemin de millions de pattes et de roues, les regards semblaient s'être gelés. Les sourires chatoyants, les crocs étincelants des chatons s'amusant dans les rues, les mères courant après leur progéniture, paniquant quand ceux ci faisaient un pas de travers. Rien. Rien de tout ça n'existait plus. Le froid avait tout happé sur son passage, ne laissant derrière lui que misère et désolation. Le bruissement si particuliers des arbres fruitiers n'était plus qu'un lointain souvenir, revenant à la charge et m'emplissant d'un sentiment de nostalgie. Ma vie avait été changée à jamais à cette endroit précis. Sous ce pommier. Sur ces terres, où j'avais rencontré l'amour de ma vie, mon bel oiseau nocturne. Sur ces terres où j'avais fait le choix de partir, en laissant derrière moi tout ce que je possédais dès lors. Mais possédais-je seulement quelque chose? Qu'est-on sans l'amour après tout? Une coquille vide ayant perdu de sa substance avec les années, voilà ce que l'on était.

La vie n'avait pas été tendre depuis lors. Bien que j'eus réalisé mon rêve de fonder ma famille, en donnant naissance à mes chers et tendres petits...Que deviennent-ils? Sont-ils encore en vie? Mangent-ils à leurs faims? Ont-ils fondé une famille eux aussi? Mon esprit divaguait alors sur une petite tâche rousse gisant près de moi, emmitouflée dans ma longue queue touffue. Hide, étais tu encore en vie? Toi petite chose, gisant dans mes pattes, presque mort né, transis de froid, n'émettant pas un bruit, si l'on oubliait le vrombissement de sa respiration. Il avait été sauvé de justesse. Je ne l'avais jamais vu grandir pour autant, et encore oins n'ais-je su si celui ci était encore en vie aujourd'hui. Une bourrasque nouvelle me fouetta le visage, amenant avec elle l'odeur du froid, cette odeur qui remontait dans vos poumons et les gelaient l'un après l'autre sans aucune pitié. Vous voyez cette même odeur, cette odeur qui semblait avoir empli le cœur des gardes, des probables pères de ces petits près de moi, le cœur de ceux qui pensaient qu'avoir du pouvoir montrait une quelconque supériorité. Le râle sourd d'un chaton, tout contre moi, me ramena à la réalité. Ces petits n'avaient aucun avenir dans une société tel que la notre. Ces petits n'étaient que la sombre réalité qui pesait sur notre société, une société où le pouvoir semblait avoir valeur de roi. Une goutte s'écrasa doucement sur la tête d'un troisième petit, au corps inanimé, et à la respiration inexistante. Cette goutte , était-ce une larme? Était-ce la pluie? Était-ce la rosée du matin? Je n'en avais guère connaissance. Ma seule connaissance à ce moment là était que la tempête montait. Une tempête sourde et bruyante à la fois, une tempête invisible mais mortelle. Soudain, le monde semblait s'être tue, pour laisser place à un silence qui sonnait comme une bénédiction.

"-Dieu, si tu m'entends, je ne te demande pas de me pardonner." Ma voix était sûre et droite, comme la forme d'un tronc d'arbre que l'on aurait laissé poussé sans discontinuer. Les tremblements de celle ci n'étaient guère audibles. "Dieu, si tu es là, je te demande de me châtier de ta sainte règle." Chaque mots sonnaient faux, comme si je tentais d'ignorer moi même une réalité trop difficile à comprendre ou même à accepter. Où était mon innocence? Où étaient mes belles années? Où étaient mon beau pelage lustrée? Où était mon amour? Où étaient-ils tous? Ces êtres chers, qui peu à peu n'ont pas survécu à la course du temps. Un frisson parcourut mon échine. "-Dieu, si tu m'entends, je te demande d'accepter mon pardon." Ma voix s'était mue en un murmure d'or au milieu d'un silence pourtant d'acier. Ma voix ne tremblait pas. Elle n'était pas hésitante, seulement muée en un murmure, en un chuchotement que seul lui entendrait. "-Dieu, je te demande d'accepter auprès de toi ces petits êtres près de moi." Doucement, je me penchais sur le petit corps inerte en face de moi, mon cœur se serrant fatalement. Ce pelage écaille, cette forme de tête si particulière, était-ce là un signe que les divins m'envoyaient ? Clignant des yeux à plusieurs reprises pour en chasser la brume qui menaçait de s'y former, je léchais tendrement le petit devant moi avant de tourner la tête vers le ciel, la rivière s'écoulant à présent sur mes joues. "-Dieu, je te demande d'accueillir ces petits êtres. Je te demande d'accueillir ceux dont l'innocence est intacte." Ma voix tremblait de façon incontrôlée. "-Je te demande d'accueillir ces êtres pour qu'à jamais ils puissent jouir de l'innocence dont ce monde n'est plus garant." Je me levais d'un bon, les yeux embués. "-Je te demande, de ton infini bonté, d'accepter ces enfants auprès de toi, je te demande de les protéger mieux que je n'aurais jamais pu le faire !" Ma voix était devenue un cri, suppliant, les larmes coulaient contre mes joues, mon cœur était pétrifié dans ma poitrine.

Pour toute réponse à ma supplique, je n'eus que la tombée des premiers flocons. Je sus alors qu'il était temps pour moi de dire un dernier au-revoir. M'enroulant doucement autour des petits, je les plaquais contre mon ventre, les larmes s'écrasant sur mon torse et mes pattes. Ils avaient l'air si innocent, si...fragiles et sensibles...Si vulnérables...Lentement, à la manière des chattes de mon enfance, je me mis à chanter d'une voix douce et apaisante.

"-Partez petits êtres, rejoignez des cieux où vos jeux demeureront innocents..." Ces mots furent les derniers. Les derniers avant que l'ultime voyage de mes chers petits n'ait à commencer.
Hishika Miyatii
Hishika Miyatii


Messages : 8
Date d'inscription : 26/02/2019

Feuille de personnage
Reputation: 10/100 10/100
Rangs/ Classe de Magie: Sors de Prison/--
Inventaire:

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum